La plupart d'entre nous, les africains, avons grandi on se souciant plus de notre santé physique que notre santé mentale.
Je veux dire, on ne peut pas nous blâmer, de là où l’on vient, l’on nous a toujours dit qu'être triste était une faiblesse et que la dépression n'était pas pour nous.
D'où je viens, quand nous voyions des personnes atteintes de troubles mentaux, on les accusait de sorcellerie ou on riait d'eux. Les gens appelaient cela aussi la maladie des blancs.
Je connais quelqu'un qui est psychiatre, qui a soigné des personnes atteintes de troubles mentaux. Mais celui-ci n'avait pas le droit d'en parler et traitait ses patients en secret simplement parce qu'au Congo c'est une « chose » dont l’on devrait avoir honte ou qu’on n’est pas censé avoir.
J'ai connu beaucoup de gens qui ont traversé une dépression ou juste une phase de difficile, mais qui ne pouvaient pas en parler à leurs proches parce qu'ils avaient peur de ne pas être compris ou pris au sérieux. Honnêtement, c'est tellement triste qu'en 2020, les Congolais ne comprennent toujours pas cela. Je vois beaucoup de gens publier sur les réseaux sociaux au sujet des âmes perdues, mais je ne comprends pas ce que cela signifie parce que si vous savez ce que cela signifie, vous ne jugeriez pas ou ne vous éloigneriez pas d'une âme qui se perd.
Les troubles mentaux tels que la dépression, l’anxiété, la bipolarité, la schizophrénie, ou la mélancolie sont réels. Les gens qui les ont ne choisissent pas de ressentir tout cela. Pour la plupart d'entre eux, le simple fait de sortir du lit est un grand pas.
Les gens doivent cesser de donner leur opinion sur la vie d’autrui, et plutôt essayer de les écouter. Arrêtez les commentaires tels que :
- Tu en fait de trop
- Tu es trop dramatique
- Tu es trop émotif/émotive
- Ce n'est rien
- Tu ne fais pas d'efforts
- Tu pleures beaucoup.
Et surtout, arrêtez de minimiser les sentiments ou les problèmes des autres, vous n'aidez pas du tout.
Les gars, les maladies mentales peuvent entrainer une personne à mettre fin à sa vie. Elles sont aussi dangereuses que les maladies physiques, veuillez donc garder vos commentaires ou vos blagues pour vous-même parce que cela ne va pas les aider.
L'africain se suicide aussi. Ce qui me rend triste, c'est que « ma » génération ne prend pas cela au sérieux parce que dès que vous essayez de dire à quelqu'un que vous consultez un psychologue, ils vous demandent pourquoi et disent « ne pries-tu pas ? ». Ou si vous dites à quelqu'un : « pourquoi ne voyez-vous pas un psychologue ? » Ils vous répondent alors « je ne suis pas fous », mais c'est comme avoir un cancer et ne pas aller à l'hôpital.
Je ne comprends pas que nous prions pour notre santé physique et que nous allons à l’hôpital, mais quand il s’agit de notre santé mentale, l’on prie mais on ne va pas voir un médecin, parce que cela fait partie de nous autant que le corps, nous devons en prendre soin.
Je dis toujours aux gens que mental = physique. Parce que pour le moment où vous ne vous sentez pas bien physiquement, cela affecte votre état mental et quand vous ne vous sentez pas bien mentalement, cela vous affecte physiquement.
Exemple :
- Il arrive que les personnes qui ont des problèmes physiques traversent une dépression
- Quand l’on traverse une dépression, ça arrive que l’on se sente fatigué, voire « paresseux ».
- Moi, quand je traverse une douleur émotionnelle, cela m'affecte physiquement (je n’arrive plus à respirer, je vomis parfois, mon corps tremble fortement).
En conclusion, soyez gentil et serviable au quotidien, tenez compte des sentiments des autres et si vous ne comprenez pas, informez-vous. J'espère que nous serons la génération qui imposera le changement et fera comprendre à nos enfants que la santé mentale est importante dès le plus jeune âge, de ne pas la craindre ou en avoir honte. Leur apprendre qu'ils doivent être libres d'en parler, que la dépression n'est pas une faiblesse, et leur apprendre à parler de leurs sentiments.
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